mardi 12 mars 2013

Antoine de Galbert au Magasin


Jeudi dernier Le Magasin proposait une conférence-rencontre avec l'ex-galeriste de la rue Voltaire qui a quitté Grenoble pour créer et diriger "la maison rouge" à Paris. Devenue en une petite dizaine d'années un lieu incontournable, la maison rouge fait l'actualité avec sa nouvelle expo "Sous influence - Art plastiques et psychotropes". 
Petit résumé sélectif pour les absents qui seraient intéressés…

Je suis donc allée écouter Antoine de Galbert sur les bancs très inconfortables de l'amphi du Magasin.
Il a d'abord passé en revue par ordre chronologique les quelques 42 expositions (si j'ai bien compté) présentées à la maison rouge depuis son ouverture en 2004.

Cette première partie, intéressante pour la diversité des thématiques, était légèrement monotone bien qu'émaillée de petites histoires, comme par exemple celle de l'artiste inconnue Denise Aubertin exposée en 2006 et qui faisait cuire au four tous les livres qu'elle avait aimé…. Peut-être qu'Antoine de Galbert a présenté un peu trop souvent  le power point qu'il a fait défiler en passant bien rapidement sur certaines images ? Peut-être qu'il était un peu gêné que 130 personnes soient venues l'écouter religieusement un soir de semaine ?
Le panorama a pris fin avec quelques images des expositions consacrées uniquement aux œuvres de sa propre collection, dont la superbe "Ainsi soit-il" présentée au Musée des Beaux Arts de Lyon en 2011.

"Il faut toujours rester dans le bleu !"

Sa conclusion "Il faut toujours rester dans le bleu"  illustrée par 2 cercles imbriqués : un rose pour le "Marché" et un bleu pour "l'Art", a donné le ton de la seconde partie bien plus vivante et passionnée, consacrée aux questions de la salle. Morceaux choisis, notés au fil des questions :
"J'ai renoncé à bâtir une collection dans un esprit muséal, à base d'œuvres choisies en relation avec le marché - même si j'en ai bien sûr. Ma collection est une accumulation, je vais vers l'autoportrait. C'est la collection d'un amateur, c'est du domaine de l'introspection. Ce que l'histoire en gardera je m'en fiche complètement parce que je fais ce que j'aime. Je croise des collectionneurs qui ont "une liste de courses", ça n'a pas d'intérêt. Certains collectionneurs ne connaissent même pas le nom des artistes. Ils ont acheté une œuvre simplement parce qu'elle vient de la galerie "machin". Moi je connais toutes mes œuvres, ce sont toutes des rencontres"…/…
" J'ai d'excellents rapports avec les institutions parce qu'avec 2 500 m2 de surface d'exposition je ne suis pas assez grand pour les gêner. Aujourd'hui l'argent du privé est devenu indispensable aux musées publics. Hélas, pas une exposition sans la marque d'une entreprise mécène. Il faut soutenir nos musées publics parce qu'avec les excès du Mécénat il y a un risque immense de perte d'indépendance."
De manière plus anecdotique, Antoine de Galbert dit ne pas trop savoir pourquoi il a donné le nom de maison rouge à sa fondation. "Aucun lien avec le tableau de Malevich, ni avec la chanson de Jimi Hendrix, mais c'est vrai que le rouge est ma couleur".

Je terminerai par une petite chose qu'il a évoquée de manière assez légère dans son introduction : 20% des ressources propres de la Maison rouge proviennent des revenus placés de sa propre dotation. Antoine de Galbert dit qu'à sa mort, la Maison Rouge disparaîtra, et que l'argent placé de cette dotation reviendra au Musée de Grenoble qui pourra ainsi continuer à acquérir des œuvres…

Par sa liberté de ton et par sa simplicité, c'est sûr, Antoine de Galbert m'a scotchée !

"Sous influence - Art plastiques et psychotropes", en ce moment à la maison rouge