Ce que j'ai vu des "Alpes de Doisneau"

Doisneau vacancier en famille dans les Alpes, photographe de mode pour Vogue, ou photo-reporter pour la CGT...

Avec son parfum années 50, l'image choisie pour l'affiche annonce la couleur : une paire de skis passionnément enlacée par un jeune garçon qui dort. Un seul coup d'œil suffit pour entrer dans son rêve de bataille de boules de neige, d'éclats de rires et de vacances heureuses.
Une image à la fois tendre et facétieuse qui déclenche immédiatement la sympathie, comme le font de nombreuses images de Doisneau.

Les 120 photos montrées au Musée de l'ancien Évêché ont été sélectionnées dans le fond de "l'Atelier Doisneau" et rassemblées ici pour la première fois à l'occasion du centenaire de la naissance du photographe [2012]. En parcourant les images, on apprend que Doisneau était un adepte des sports d'hiver et des vacances à la neige en famille, loin du Paris de l’après-guerre, à Laffrey ou à Megève. Il s’est rendu dans les Alpes pour réaliser des images de mode pour Vogue ou de publicité pour les voitures Simca. Photo-reporter auprès des ouvrier français du Tyrol ou des paysans du Queyras, ses images sont ici plus proche du courant "humaniste" auquel il est associé. Sa vision de la transhumance qu'il a suivie en compagnie des bergers du Var jusqu'au Mercantour est particulièrement émouvante.

La jolie surprise "Violoncelle prend 2 ailes"

Dans ce que j'ai vu des "Alpes de Doisneau" il y a aussi un petit grain de folie… En particulier, je ne connaissais pas le travail fin et décalé qu'il a réalisé pour et avec Maurice Baquet, son ami violoncelliste et alpiniste.
Sur le cliché "Violoncelle prend 2 ailes" Maurice Baquet est immortalisé de dos, campé debout sur un glacier les bras grand ouverts de part et d'autre de son violoncelle.

La série "Maurice Baquet et les skieurs mélomanes" est une succession de photomontages où le violoncelliste d'abord seul sur une grande étendue blanche est peu à peu entouré d’un public de personnages minuscules, les skieurs "mélomanes" qui viennent l'écouter. En observant ces clichés un peu magiques, on imagine le temps et la minutie qu'il fallut à Doisneau et à sa paire de ciseaux pour les finaliser bien avant l'invention de Photoshop. C'est peut-être ce qui rend ces images si touchantes 50 ans après.

Allez-y, c'est gratuit et c'est jusqu'au 14 avril !

LES ALPES DE DOISNEAU
Musée de l'Ancien Évêché, Grenoble
En semaine de 9h à 18h sauf le mercredi de 13h à 18h

Samedi, dimanche de 11h à 18h

  # Exploration conseillée :  le site officiel de l'Atelier Doisneau qui présente tous les jours une nouvelle photo légendée en page accueil